Regard sur l’image

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- Image et cadre V2

,  par Hervé BERNARD dit RVB

Que l’on photographie filme ou peint, on fige non seulement les évènements : objets, personnages (…) mais aussi le point de vue physique adopté. Cette immobilisation est donc spatiale et temporelle. Doublement spatiale : prise de position physique qui donnera l’angle et “ prise ” de champ visuel en fonction de la focale peu importe que celle-ci soit une focale réelle dans le cas de la photographie et du cinéma ou une focale imaginée dans le cas de la peinture ou du dessin.

Ces deux immobilisations spatiales produiront le cadre qui, en tant que découpage ou encore fenêtre sur la réalité –ce n’est là encore qu’une question de point de vue– est lui aussi, un échantillonnage spatial. Ces deux questions sont, à mon sens, commune à la peinture qu’elle soit figurative ou abstraite et bien entendu au cinéma et à la photographie. C’est en ce sens que je considère que l’image cinématographique est une image fixe.

« L’œuvre d’art est une œuvre volontaire. L’œuvre d’art est œuvre de raison. Car elle doit trouver en soi sa suffisance, sa fin et sa raison parfaite ; formant un tout, elle doit pouvoir s’isoler et reposer, comme hors de l’espace et du temps, dans une satisfaite et satisfaisante harmonie. Que si, peinture, elle s’arrête au cadre, ce n’est point parce que cadre il y a, mais, tout au contraire, il y a cadre parce qu’ici elle s’arrête. Et le cadre n’est là, soulignant cet arrêt, que pour faire cette isolation plus marquée. » [1]