Le paysage selon Orhan Pamuk
« L’erreur est de regarder le paysage comme un tableau. C’est le tableau qu’il faut regarder comme un paysage. » [1]
« Comme il avait conscience d’être observé à chaque instant, lui-même n’existait qu’en regardant le paysage. La signification du monde surgissait parfois de derrière les montagnes comme un soleil noir. » [2]
« C’est ainsi qu’il fallait lire le paysage. » [3] « L’apaisement de Ka lorsqu’il comprit que l’œil était le MYSTÈRE derrière les montagnes au loin. Dorénavant, le sens de ce paysage éclairerait l’énigme de l’univers. [4]
« Les paysages des poètes chinois érudits (lettrés) ont accompagné le peintre KA pendant son voyage vers les Montagnes au Loin. Et Ka, pris d’enthousiasme, voulait écrire sur son voyage et les paysages, des poèmes à la manière des peintres érudits, serviteurs de l’état pour la plupart, étaient envoyés en exil politique chaque fois que le pouvoir changeait de mains. Le lieu de leur exil était certainement ces MONTAGES AU LOIN qu’on retrouvait dans chaque paysage. » [5]
« Après ce rêve, j’ai COMMENCÉ À SENTIR que le soleil, contrairement aux dessins de William Blake, ne montait pas d’un point extérieur au paysage mais de l’INTÉRIEUR. » [6]
« Aussi le soir, quand la nuit tombe, l’OBSURITÉ n’émerge-t-elle pas de l’extérieur mais, de l’intérieur du MONDE. » [7]
À cette question d’Orhan Pamuk : « Pourquoi suis-je heureux en regardant LES PAYSAGES DES PEINTRES CHINOIS ? » Je réponds :
L’apaisement ? La tranquillité, la solitude ? ou plutôt un paysage sans humain contrairement au paysage occidental où même sans humain, l’humain est toujours présent.
Illustrations de Orhan Pamuk, extraites Souvenirs des montagnes au loin, carnets dessinés