Écrire avec les yeux est mon métier.
English version and Pictorial creations
Mon parcours est construit sur deux axes qui s’interpénètrent et se structurent.
Le premier concerne mon activité de plasticien : photos, vidéos, films et sculptures. Avec la série Inventaire - Hommage et la série Variations 100 ou 10 appeaux à réel, il prolonge mon activité de théoricien.
Artiste visuel
Écrire avec les yeux, c’est accepter cette certitude, la caméra est tout sauf une certitude. Cette incertitude affirme la photographie, la vidéo comme une fiction du réel. La sculpture n’échappe pas à cette fiction du réel.
Le sujet d’une image n’est pas le sujet et pourtant, c’est le sujet ! Ce qui importe n’est pas ce que l’on regarde mais la manière dont on le regarde. Ainsi, quand on photographie depuis plus de 30 ans le Jardin des Tuileries, celui-ci est-il encore le sujet ? Où ne devient-il qu’un prétexte ?
Un prétexte, pour aborder les thématiques de l’environnement, de l’urbanisme, du réchauffement climatique et particulièrement celles de l’eau, toutes situées au cœur de l’Anthropocène —ère géologique qui a débuté lorsque les activités humaines ont eu un impact global significatif sur l’écosystème terrestre, c’est-à-dire avec la fin de l’animisme— me sont chères. L’Écume de la Terre I, une exposition, un film éponyme et Eaux-Vives—Eaux-Fortes, le second film de cette série (Deux films primés au Green Award Film Festival 2016 de Deauville) ou encore la série Scénario pour Gaïa ainsi que Et, si c’était vrai 2010-2080... Perspectives (Pavillon de l’Eau Paris et Centre Culturel Français d’Amsterdam) en sont des exemples...
A celles-ci vient s’ajouter la place de l’homme dans la ville, et l’évocation de l’homme comme animal sociable pour mettre en image ce Vivre ensemble plus que jamais d’actualité.
En ligne droite ! 30 ans de photos sur les Tuileries et trois films dont Empreintes, présenté au Cannes ShortFilm Corner2015 et présent dans les collections du Forum des Images de Paris ou encore l’ensemble Surveiller punir à travers le panopticon lui-même composé de l’installation Clôturer à perdre la raison (festival d’Art Contemporain Les Jours de Lumière 2017), de Berlin sur Mururoa et de Dieu est-il une nouvelle installation de télésurveillance ? La nouvelle Sainte Trinité sont des séries qui correspondent mieux à cet axe là et qui évoquent les lieux et le comment vivre ensemble. La vidéo intitulée Un jour à Paris appartient à cet axe là.
Choisir un média, c’est aussi choisir un point de vue sur un sujet, c’est pourquoi j’ai opté pour une création pluridisciplinaire et que je réalise des image aériennes (licence de pilote de drone attribuée par la Direction Générale de l’Aviation Civile).
La mise en image de la « La Spirale » de Italo Calvino (nouvelle qui décrit l’invention de la vision par un coquillage ; invention qui conduit à la création de tout le vocabulaire lié à ce sens) appartiennent à ce groupe. À ce propos, je ne peux nier l’influence de Raymond Queneau, Et si c’était vrai ! en est l’illustration, la contrainte est un stimulant sans limite.
Je ne reproduis pas le réel, j’essaye de révéler des points de vue. J’abolis la frontière entre l’image reportage et la création visuelle, pour susciter en nous une nouvelle perception du monde. Ce qui importe n’est pas ce que l’on regarde mais la manière dont on le regarde. Le sujet d’une image n’est pas le sujet et pourtant, c’est le sujet ! La trace le construit.
Iconologie et théorie de l’image
Le second axe est l’iconologie, la théorie de l’image. Cet axe est construit sur une conception large de l’image et l’autre moitié de mon cerveau. A mon sens, un uniforme de police, un algorithme, ... sont des images. Je crois aussi qu’une bonne connaissance des techniques de l’image est nécessaire à cette interprétation. Par ailleurs, je pense que nous sommes condamnés à l’anachronisme. C’est pourquoi, quand je présente une peinture classique, j’essaye avant tout de comprendre pourquoi cette peinture nous interpelle aujourd’hui.
Cette recherche m’a conduit à écrire Regard sur l’image, un essai illustré, préfacé par Peter Knapp. Regard sur l’image est un livre sur l’image construite sur une technique en constante évolution de l’art pariétal à l’art numérique. Un livre qui raconte l’image dans sa technique, dans sa perception et dans sa compréhension. Ces trois thématiques structurent notre compréhension de l’image.
Elle m’a aussi conduit à faire de nombreuses conférences dont
des conférences dans le cadre des séminaires de l’École Nationale de la Magistrature (2018-2019) ou encore comme Visiting Lecturer pour le programme UParis (The University of Miami in Paris, 2018-2019), à Taïpeï, à Neuchâtel (Suisse)...
Celle-ci se concrétise aussi à travers ma participation à TK-21 LaRevue, une revue en ligne consacrée à l’image. Cette collaboration prend la forme d’articles, d’interviews vidéos, de community manager ainsi que d’expositions collectives puisque les membres de TK-21 sont aussi des créateurs d’images.
Merci de votre lecture.
rvbbernard (@ regard-sur-limage.com)