Regard sur l’image

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- Regard sur l’image, un livre au cœur de mon parcours

,  par Hervé BERNARD dit RVB

Précurseur dans le numérique, j’ai débuté en 1983 avec des images pour le Minitel, auteur d’un dictionnaire de la photonumérique et d’un livre sur le cinéma numérique et « Faiseur d’images  » ainsi que Peter Knapp me désigne dans la préface de Regard sur l’image.

« Écrire avec les yeux » est mon métier. J’associe la photo, la vidéo, le cinéma, l’écriture et une recherche sur l’image. Je ne reproduis pas le réel, j’essaye de révéler des points de vue. J’abolis la frontière entre l’image reportage et la création visuelle, pour susciter une nouvelle perception du monde.

« Écrire avec les yeux » c’est aussi analyser l’image, parler de l’œil qui voit l’image et du cerveau culturel qui l’interprète. Dans Regard sur l’image, essai illustré, préfacé par Peter Knapp et ce site, je mets à nu toutes les transformations qu’elle subit, de l’instant où on la prend à celui où on la regarde. J’analyse l’image, parle de l’œil qui voit l’image et le cerveau culturel qui l’interprète.

L’idée de ce livre m’est venu à force d’entendre dire que nous sommes une civilisation iconophile. Or si l’on écoute le discours ambiant nous restons iconophobes. En effet, nous entendons quotidiennement dire que l’image continue à mentir, au mieux à être beaucoup plus facilement manipulable que le texte Photoshop venant immédiatement à la ressource pour appuyer ce propos. Au mieux, il y aurait une image vertueuse et une autre qui ne le serait pas. Or l’image comme le texte est manipulable. Vous avez tous entendu cette vidéo à propos de la jeunesse d’aujourd’hui qui nous présente un texte lu depuis son début puis depuis la fin et qui dit tout le contraire. (extrait). Par ailleurs, le photomontage a existé bien avant Photoshop, en fait la photographie, la retouche et le photomontage sont nés mains dans la main, quasi simultanément

Ce portrait de Picasso, illustre bien la difficulté à définir le trucage. Comme vous le voyez, elle Elle représente un vieux fauteuil croulant sur la paperasse, un portrait posé dessus, les pantoufles de Picasso au pied du fauteuil ; l’ensemble forme une sorte de personnage. Pour faire sa photo, Brassaï déplace légèrement les pantoufles afin de les rendre plus visibles. Sur ces entrefaites, Picasso arrive, jette un coup d’œil sur le travail de Brassaï et fait un commentaire : « Ce sera une photo amusante, mais elle ne sera pas un document. […] Et vous savez pourquoi ? C’est que vous avez déplacé les pantoufles. Je ne les range jamais de cette façon. […] C’est votre rangement et non le mien. » Par ce commentaire, Picasso montrait qu’il avait peut-être rien compris à la photographie.

Portrait de Picasso par © Brassaï

Le trucage fondamental de la photographie, c’est bien entendu le cadrage mais, c’est aussi la mise au point et la profondeur de champs. Pour ma part, je crois qu’à défaut d’être iconophile ou iconophobe nous sommes icoonolique mot valise créé à partir d’iconophile et d’alcoolique.

Faible profondeur de champs
Diaphragme 2,8, focale 200 mm, faible profondeur de champs. La mise au point est faite à un ou deux mètres, sur le rideau de perles.
Diaphragme 2,8, focale 200 mm, faible profondeur de champs. La mise au point est faite à l’infini sur les tuiles du toit.

Regard sur l’image est un livre sur l’image construite sur une technique en constante évolution de l’art pariétal à l’art numérique. Un livre qui raconte l’image dans sa technique, dans sa perception et dans sa compréhension. C’est un livre sur la technique, la physiologie, la théorie de l’image. Ce livre se caractérise donc par sa transversalité.

Pourquoi cette option ? Parce que ce livre est à mon image. Certains vous diront que je suis gémeaux. Cette pirouette est une forme de réponse ou de point de vue sur la question qui illustre bien la question du point de vue. Plus sérieusement, j’ai une formation de photographe et de graphiste, j’ai fait près de 20 ans de journalisme sur les techniques de l’image, je continue à pratiquer la photographie, je fais du photomontage, du cinéma et je collabore à TK-21 LaRevue, une revue en ligne sur l’image pour laquelle je fais des interviews vidéos.

La question du point de vue m’est apparue très tôt comme une question essentielle. Ainsi, adolescent, quand nous allions tous les ans en vacances dans le Pas de Calais, nous avions des amis qui faisaient le même trajet. Un jour, ils nous firent la leçon en nous faisant remarquer que nous n’avions pas vu que l’un des villages sur la route s’appelait Tailly l’Arbre à Mouches. Ce à quoi, je leur répondit qu’ils n’avaient jamais remarqué que dans certains champs, h’ai oublié où depuis, depuis des années poussaient des carottes. Et, j’ajoutais savez vous comment on arrache les jeunes carottes, en coinçant le feuillage entre deux bandes de caoutchouc qui en remontant arrachent la carotte sans risquer de casser la racine et donc sans risque sans en laisser les 3-4 dans le champ. Cette machine à arracher les carottes étaient à l’image du jardinier qui les arrachaient, tant que c’était des jeunes pousses en les tenant par le feuillage.

Je pourrais vous raconter plein d’autres anecdotes de ce genre, j’ajouterais, celle d’un enseignant qui revenu d’un voyage autour du monde, nous raconta une parabole. Vous me direz, c’est normal puisqu’il était prêtre. Il nous expliqua qu’une idée, c’est comme un diamant, la plupart du temps, on n’en voir que quelques facettes. Or, à partir de l’instant où l’on prend la peine d’en voir un maximum, l’intolérance et le conflit avec l’autre deviennent difficile. À mon sens l’image est un diamant et comme tous les diamants, elle a un grand nombre de facettes. L’idée de ce livre est aussi d’aborder cette multitude de facettes. En fait, peu importe que nous soyons iconophobe ou iconophile l’important est de sortir de ce manichéisme qui exclut l’autre et sa différence, qui voudrait que l’autre soit à notre image. Cette attitude est entrain de nous conduire dans une impasse politique, humaine, théorique...

1 L’Occident, une pensée iconoclaste
Cette image de compréhension mutuelle m’a marqué pour toujours. Cependant, il y a une autre motivation derrière ce livre, réhabiliter l’image dans ce monde iconoclaste.

 Iconoclaste parce qu’il prétend qu’uneimage se voit en un seul coup d’œil, ce qui est faux. [Regard sur l’image p 101 et 102] et parce qu’un texte se lit, en tout cas, pour un bon lecteur, comme une image. C’est-à-dire que l’on ne commence pas par la première lettre de la première la ligne située en haut à gauche de la page. En fait, les yeux grappillent et sautent allègrement des lettres quitte à retourner en arrière comme le montre le texte de l’université de Cambridge, la lecture rapide et l’eye-tracking de la lecture d’une page de texte.

« Sleon une édtue de l’Uvinertisé de Cmabrigde, l’odrre des ltteers dans.lse
mtos n’a pas d’ipmrotncae, la suele coshe ipmrotnate est que la pmeirère et la drenèire soeint à la bnnoe pclae. Le rsete peut êrte dnas un dsérorde ttoal et vuos puoevz tujoruos lrie snas porlblème. C’est prace que le creaveu hmauin ne lit pas chuaqe ltetre elle-mmêe, mias le mot cmome un tuot. »

 Iconoclaste parce qu’il prétend qu’une image vaudrait mille mots alors qu’en fait, elle n’en vaut pas mille. Elle dit avec d’autres « mot s » des choses sur un même sujet que le texte et parfois même avec plus de subtilité que le verbe comme le montre l’image de Moise ou encore celle d’Adam et Eve

Mais aussi, parce qu’une image n’a pas toujours était liée à la question du réel. Ce lien s’est construit avec l’invention de la perspective pour prendre l’ampleur que nous lui connaissons aujourd’hui. Or, cette phrase « une image vaut mille mots » prend tout son sens avec l’affirmation que l’image représente le réel. Comme le montre cette photographie de Jorge Alvarez, (p 287) une image peut représenter une autre image. Cette image de la Pietà, en tout cas, dans mon panthéon, fait tout autant référence à la Piéta de Michel-Ange qu’à cette photographie d’’Eugène Smith, l’une des premières images qui a traversée la terre entière pour nous parler de l’environnement, c’était au début des années 70, à Minamatta, au Japon.

 Iconoclaste parce que nous sommes icoonoliques et que comme les alcooliques qui détruisent leur foie et leur pancréas, nous détruisons notre regard. Et je crois, qu’il n’y a rien de tel pour soigner cet icoonolisme que de mieux regarder tout comme l’un des moyens de soigner l’alcoolisme est d’apprendre aux alcooliques à goûter un vin.

Portrait de Mehmed II par Bellini

 Iconoclaste parce que l’on nous ressasse à tout bout champs l’interdiction de l’Ancien Testament alors que celle-ci est beaucoup plus subtile que ce qu’affirme tous les critiques de l’image et que son contournement peut lui aussi prendre des aspects très subtils et pas seulement chez les Jésuites et parce que le texte comme l’image sont sujets à interprétations multiples. Ce n’est pas pour rien que nos trois civilisations reposent sur l’exégèse religieuse tout comme le droit occidental repose sur cette même exégèse.

Portrait de Mehmed II par Constanzo de Ferrara
Portrait de Mehmed II réalisé par le miniaturiste Sinân Bey d’après les deux portraits précédents, c’est-à-dire d’après des images et non d’après un être vivant.

Au passage, comme en témoigne cette image, les musulmans savaient utiliser les lois de la perspective.

Leur refus n’a jamais été la trace d’une incompétence, il est simplement l’expression d’un refus de recourir à ce mode de représentation. Quand à dire que les Musulmans n’utilisaient pas la perspective optique, c’est une autre histoire. Ma visite dans la mosquée de Cordoue, est là pour en témoigner. J’entre dans cette cathédrale que je visite et je suis plutôt déçu compte-tenu de ce que l’on m’en a dit. Je réfléchis donc à l’usage premier de cet édifice et soudain, je me souviens qu’avant d’être une cathédrale, c’était une mosquée et je me rappelle alors que dans une mosquée on prie à genoux sur le sol. Ce que je fais et la beauté du bâtiment surgit. par ce basculement de la forêt de pillasses qui arrêtent mon regard et me donnent l’impression de faire barrage à mon déplacement.

 Iconoclaste parce que les trois religions du Livre sont toutes passées par au moins une période iconoclaste et, en ce qui concerne les Chrétiens, il s’agit au moins de trois plutôt que d’une.

La Mosquée — Cathédrale de Cordoue © Hervé Bernard

 avant Nicée
 à l’époque de Charlemagne
 avec Calvin
J’ajouterais que Luther, contrairement à Calvin, n’a jamais été iconoclaste. Ce n’est pas parce que Luther a condamné les Indulgences qu’il a condamné les images.

Iconoclaste parce que la question de l’image va bien au-delà de l’image picturale comme le montre les uniformes de la police, pour ne prendre qu’un exemple parmi d’autres sans parler de l’Ancien Testament, de la poésie et du langage quotidien truffé de paraboles, métaphores, métonymies et autres images. Que serait Baudelaire ? lui qui a plus de souvenirs que s’il avait mille ans et qui compare sa mémoire à une vieille commode. (portrait de Baudelaire)

Extrait : J’ai plus de souvenirs que si j’avais mille ans.

Un gros meuble à tiroirs encombré de bilans,
De vers, de billets doux, de procès, de romances,
Avec de lourds cheveux roulés dans des quittances,
Cache moins de secrets que mon triste cerveau.
C’est une pyramide, un immense caveau,
Qui contient plus de morts que la fosse commune.
 Je suis un cimetière abhorré de la lune,
Où comme des remords se traînent de longs vers
Qui s’acharnent toujours sur mes morts les plus chers.
Je suis un vieux boudoir plein de roses fanées,
Où gît tout un fouillis de modes surannées,
Où les pastels plaintifs et les pâles Boucher,
Seuls, respirent l’odeur d’un flacon débouché.

Relecture du portrait de Charles Baudelaire
© Hervé Bernard 1980, d’après un portrait par Carjat

Ces portraits de Baudelaire nous parlent aussi de technique de l’image. Ils nous rappellent que la caméra obscura du peintre et celle du photographe obéit aux mêmes lois : celles de l’optique. Ils nous montrent aussi que la compression de données n’est pas nécessairement une catastrophe.

En effet, qu’est ce que le noir et blanc si ce n’est une compression de l’information par la suppression de la saturation. Et donc, contrairement à ce que les informaticiens nous ressassent, si la compression de données engendre bien une perte d’information, cette perte n’est pas nécessairement cruciale. Cela dépend du taux de compression et de la manière dont celle-ci est faite.

D’ailleurs, nous passons nos journées à faire de la compression de données, qu’est-ce que l’oubli des détails du quotidien si ce n’est un tri de l’information pour ne garder que les plus pertinentes à nos yeux.

Médée
Paul Gasq (1860-1944)

En parlant d’idoles et d’images c’est en photographiant la statue de Médée que, non seulement, j’ai compris le mythe mais que je l’ai aussi réinterprété. Tuer pour protéger ses enfants ? Cette interprétation m’est venue à la vue de ce poignard cassé que le sculpteur n’avait pas prévu. Mais aussi à la vue, de cet enfant dont on ne sait pas très bien si elle va le piétiner ou l’enjamber.

Médée
Paul Gasq (1860-1944)

Quand à la seconde interprétation, celle d’une mère qui ne sait laisser ses enfants partir, aller vers les autres quant il en est temps. Je l’ai faite à la vue de cet enfant dont on ne sait pas très bien si elle le tient par la peau du dos, si elle le laisse glisser involontairement ou encore le laisse partir.

Médée
Paul Gasq (1860-1944)

Cependant, en les tuant, elle ne leur laisse pas la chance de prouver que ce départ peut-être temporaire. Seul le temps, dans sa durée nous le dira. L’histoire de Médée devient alors celle de ces parents qui ne peuvent laisser leurs enfants voler de leurs propres ailes et les tuent symboliquement ou réellement pour mieux les garder. Médée, dans le fond, c’est peut-être l’histoire d’un divorce qui est parti en vrille. Certains disent que Médée, c’est la première femme a avoir avorté. Cette histoire là n’est pas racontée par cette statue mais par une fresque de Pompéï.

Bien entendu, la couleur est un point de vue sur le monde. Mais ce qui m’intéresse là aussi dans ce point de vue, c’est que cette facette du diamant exclut, elle aussi, tout manichéisme. En effet, que cela soit ici ou ailleurs, aucune des couleurs n’a de signification uniquement positives ou négatives. Ainsi, le jaune est la couleur de la lumière, c’est aussi la couleur du cocu ; le vert et la couleur de l’espoir mais elle porte malheur sur une scène de théâtre. Le vert est aussi la couleur de l’environnement, mais chez nos voisins d’outre-Rhin, c’est aussi la couleur de la police. Quant au rouge, c’est la couleur de la vie, avec le rouge à lèvres, mais, c’est aussi la couleur du danger. L’anecdote du rouge à lèvres noir montre d’ailleurs l’importance du contexte. En fait, ce rouge à lèvres noir a été beaucoup utilisé entre les deux guerres non pas parce que l’on faisait plus de films d’horreur qu’aujourd’hui mais, simplement parce que les pellicules étaient peu sensible au rouge est donc les lèvres devenaient un trou. En les maquillant en noir, elles devenaient tout simplement visibles. Au passage, on retiendra que toutes les pellicules noir et blanc ne produisent pas la même image d’une même nature-morte éclairée de la même manière. En effet, certaines sont peu sensibles au rouge et d’autres peu sensibles au bleu. C’est pour cela qu’aujourd’hui, il vaut mieux faire une image noir et blanc sur son ordinateur qu’à la prise de vue. L’ordinateur nous permettra de jouer avec ces paramètres pour avoir un ciel plus ou moins dense par exemple l’appareil photo se contentant de mettre à zéro la chromie des trois couleurs primaires.

Même la composition des couleurs dépend de notre point de vue, ainsi si nous parlons de couleur lumière, de couleurs matières ou encore de la description de Goethe. Cette dernière correspond plus ou moins à celle de la couleur matière. Ces descriptions sont liées à un point de vue sur le monde. Même la vision humaine est, à soi tout seul, un point de vue sur le monde. Si, comme les cafards nous ne voyons pas le rouge, le jaune et l’orange disparaîtrait et le rouge ne pourrait être la couleur de la vie ou du danger. Par contre, si comme les mouettes, nous avions un spectre plus large dans les infrarouges, le monde serait encore différent.

J’ajouterais que certaines femmes ont deux bâtonnets différents pour le vert ce qui leur permet d’avoir une meilleure discrimination entre les plantes de cette couleur. Quant à la vision du chien, dichromatique, c’est-à-dire, reposant sur deux spectres le bleu et le jaune, elle nous proposerait un monde où le rouge et le vert n’existe pas (p 60) . Ainsi, pour rester sur la question de la vision animale, Comment les animaux familiers comprennent-ils la transparence et le reflet ? Le chat, la journée, se heurtera rarement à une vitre, mais léchera une bouteille d’eau pour « boire » les gouttes qui sont dans la bouteille. De même, il se cognera à la vitre pour attraper un papillon de nuit qui est à l’extérieur.

Ce texte met en relief les liens entre la perception visuelle et la lecture, le mot rouge quand il est bleu est plus difficile à lire que lorsqu’il est rouge. On remarquera le rôle des virgules noires que nous avons ajoutées. Elles aident à la lecture en marquant la fin de chaque mot et en ralentissant l’œil ; ralentissement qui facilite la lecture. D’après, une expérience de J. Ridley Stroop (1935) qui met en valeur les antagonismes entre les deux hémisphères du cerveau.

La partie droite du cerveau cherche à dire la couleur, la partie gauche cherche à lire le mot. Certaines personnes ne sont pas du tout ou peu troublées par la non-concordance entre la couleur du mot et son sens, cela dénote probablement une prédominance du cerveau droit sur le cerveau gauche ; dit autrement, leur perception et leur cerveau donnent la priorité au verbe sur l’image.

© Hervé Bernard 2017

Toutes les illustrations sont extraites de Regard sur l’image


 Regard sur l’image
Un ouvrage sur les liens entre l’image et le réel.
350 pages, 150 illustrations, impression couleur, Format : 21 x 28 cm
EAN 13 ou ISBN 9 78953 66590 12

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