« (...) quel est l’objectif des perspectivistes, là fameuse “unité perspectiviste”. C’est au XIXe siècle, dans les années 1870, quand la foi en la perspective, quand son culte s’épanouissaient, que Guido Schreiber a conçu son manuel de perspective, dont la seconde édition a été revue par A.F.Viehweger, architecte, enseignant la perspective à l’Académie des Arts de Leiptzig, et que Ludwig Neiper, professeur et directeur de la même Académie a préfacé. Cela a l’air solide et d’une grande autorité. Et voilà que dans ce manuel, au chapitre de “ l’unité de la perspective ”, on trouve la chose suivante :
“ Tout dessin qui a l’ambition de produire un effet de perspective doit, à son fondement, supposer une position bien déterminée du dessinateur ou du spectateur. De cette façon, le dessin ne doit comporter qu’un seul point de vue, qu’un seul horizon, qu’une seule échelle. Et d’ailleurs c’est en fonction de ce seul point de vue que doivent être orientées toutes les lignes qui partent perpendiculairement vers la profondeur de la représentation. Et de la même façon, c’est aussi sur ce seul horizon que doivent figurer les points où se dissipent toutes les autres lignes perpendiculaires. Des rapports de grandeur justes doivent présider à toute représentation. C’est ce qui nous est donné à comprendre par l’unité de la perspective. Si on dessine d’après nature, un peu d’attention suffira dans une situation de cet ordre et, jusqu’à un certain degré, tout se fera de soi-même. ” »
Extrait de La Perspective inversée de Pavel Florenski, ed Allia p 42-43
L’italique est un ajout de notre fait.