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- L’homme à la conquête de l’invisible et de l’inaudible V10

,  par Hervé BERNARD dit RVB

Prologue
«  Dans la vie, il y a cette activité de “dessein et d’intention” qui opère au bénéfice du vivant en lui donnant les moyens physiologiques d’accéder à la conscience (par exemple “le dessein d’élargir à l’infini des renseignements purement tactiles”) » [1]

Prémisse : les amplificateurs
Dans un premier temps ; cette invisibilité et cette inaudibilité était due à l’éloignement de la source ou à sa faible intensité. Cette extension concerne donc tous les systèmes d’amplification. Pour cela, l’homme a inventé des instruments comme le microphone - un microscope du son comme le définit Harry Warnow [2] et son indispensable pendant le haut-parleur ; le télescope et le microscope et bien avant le cornet acoustique et la loupe.

Ultérieurement, il a su aussi inventer des systèmes lui permettant de visualiser des événements trop rapides ou trop lents pour son système visuel, je parle des caméras à très haute vitesse comme la Phantom ou encore de procédés comme le timelapse qui rendent perceptible des mouvements invisibles, parce que trop rapides ou trop lents pour le second. Suite à ces développements à la croisée de la cinématographie et de la photographie, nous percevons maintenant le déplacement d’une balle de mitrailleuse et le mouvement de la croissance d’une plante. Ces systèmes d’extension, que ce soit, la loupe, le cornet acoustique, le ralenti... sont, en tant qu’amplificateurs, fondamentalement des systèmes correcteurs des imperfections de notre perception.

Dans un second temps, ou parallèlement, les limites conjointes de ses instruments et de ses sens ont conduit l’homme à concevoir des prothèses capables de convertir d’une part les infra-sons et les ultra-sons et d’autre part les infra-rouges et les ultra-violets dans des spectres compatibles avec ses sens. Suite à la création de ces transcodeurs, nous voyons “ comme ”un dauphin, ou une chauve-souris...

1 Extension de notre spectre sensible : les transcodeurs
L’œil humain est incapable d’interpréter plus de 99,9 % du spectre électromagnétique. Autrement dit, il est quasi-sourd et aveugle à la majorité de ces phénomènes. Des technologies comme les Rayons X ou la résonance magnétique lui ont donné accès à une partie de ces spectres invisibles ou inaudibles rendant la matière transparente pour la scruter indéfiniment. Les accélérateurs de particules, ces gigantesques microscopes, sont les derniers avatars de ces machines pour voir dans, et/ou à travers la matière et dans l’infiniment petit.

Non content de cet accroissement de notre spectre sensible dans des spectres plus ou moins proches de nos spectres naturels. Nous nous sommes attaqués à des spectres infinitésimales. Ainsi, en 2012 Aaron Reuben (journaliste indépendant) et Gabriel Isaacman (étudiant en science de l’environnement à l’université de Berkeley) ont rendu audible les particules qui composent l’air.

Auparavant, grâce aux microscopes optiques, confocales, électromagnétiques, les poussières étaient devenues visibles et depuis, nous les avons rendus audibles ! Cependant, il ne s’agit pas de faire entendre le bruit de leurs chutes ou encore de rendre audible les sons qu’elles émettraient mais, de leur affecter, arbitrairement, à chacune un son. L’ensemble de ces sons pouvant nous faire sentir les variations de leur présence quantitative —La quantité, la grande lubie du XXe siècle au dépend de la qualité ou de la pertinence— Cependant, ces sons ne nous donnent aucunes informations fiables à propos du poids, de la vitesse ou encore de l’éloignement de ces particules.

Les Piliers de la création
image originale de 1995. Crédit : NASA, Jeff Hester, and Paul Scowen (Arizona State University)

2 Les images sonores
Les Piliers de la Création, comme la majorité des images de l’espace sont des images en fausses couleurs [3]. En effet, dans un premier temps, toutes ces images sont produites en valeurs de gris. Leurs couleurs ne sont là que pour rendre plus lisibles des spectres étroits comme celui du magnésium, du souffre... et ainsi donner une plus grande visibilité aux sources lumineuses en permettant à l’œil de les discriminer par les couleurs qui leur sont dédiées.

La première image d’un trou noir qui tourne à une vitesse proche de celle de la lumière, un record. un trou noir. Image réalisée par l’équipe de Heino Falcke

Les trous noirs sont une autre manifestation de l’arbitraire des couleurs des images de l’infiniment lointain. Outre le paradoxe de rendre lumineuse l’obscurité absolue et ainsi donner à voir ce qui absorbe tout, même la lumière ; outre le fait que ce n’est pas le trou noir en lui-même que l’on voit sur ces images mais son ombre, « à savoir une zone sombre entourée par de la matière en rotation très rapide, déformée par la force gravitationnelle elle-même. » [4]. Ces images sont la traduction des ondes radios en lumière optique, en luminescence ou valeurs de gris. La fabrication de cette image est le produit de l’Event Horizon Telescope (EHT) constitué d’un réseau de radiotélescopes terrestres, pas grand-chose à voir avec une chambre noire. Ces ‘’ photographies ‘’ sont le produit de l’arbitraire des choix de Heino Falcke. Ce choix, il l’a fait, il y a vingt-ans, c’est-à-dire bien avant de produire cette image fabriquée le 10 avril 2019 [5]. « On aurait pu utiliser toute la palette des couleurs de l’arc-en-ciel mais je me suis dit que non, un arc-en-ciel ne serait pas approprié [Rires]. Un trou noir n’est pas un endroit joyeux. Alors, j’ai choisi cette gamme de couleurs chaudes, qui évoque du fer fondu incandescent. » [6] « Il y a aussi une animation faite par la NASA qui montrait un trou noir, et après la publication de notre photo, ils en ont fait une nouvelle version avec notre couleur orange. » [7] Donc non seulement, ces couleurs sont arbitraires mais elles sont aussi sujet à des phénomènes de mode...

Lien vers la conférence de presse présentant le processus de fabrication de cette image.

Pour continuer dans le registre de l’éloignement, le satellite Voyager quand à lui, a transformé les émissions magnétiques de Io, le satellite de Jupiter, en un son audible afin de nous rendre leur présence perceptible. Pourtant, les scientifiques à la tête de cette expérience auraient pu choisir de nous les rendre visuellement perceptibles comme pour les trous noirs et de le faire apparaître sous forme d’un aura de couleur(s) autour du satellite de cette planète, la couleur étant, par exemple symbole d’intensité ou de densité — Ce que l’on fait depuis bien longtemps pour la ceinture de Van Hallen, autour de la Terre— L’histoire ne nous dit pas quels sont les motifs du choix sonore au détriment de l’image ou de l’emploi simultané des deux. Dans le cas d’un usage simultané de l’image et du son, l’information aurait pu, éventuellement, être encore plus riche : l’intensité et la densité, voir les différentes longueurs d’onde du rayonnement devenant simultanément perceptibles. Ce choix illustre l’arbitraire de ces processus de visualisation ou d’audibilité.

Les Piliers de la Création
Une images prise par Hubble dans le spectre infrarouge avec la caméra WFC3. Credit : NASA, ESA, and The Hubble Heritage Team (STScI / AURA

Encadré
La première image d’un trou noir a été publiée le 10 avril 2019 par l’équipe de l’Event Horizon Telescope (EHT), un consortium international de plus de 200 scientifiques. Cependant, deux noms ressortent dans cette réalisation historique : Heino Falcke et Katie Bouman.

Heino Falcke, un astrophysicien néerlandais, est l’un des principaux initiateurs du projet en proposant d’utiliser un réseau de télescopes pour photographier un trou noir, notamment celui situé au centre de la galaxie M87. Son travail a contribué à orienter l’EHT vers cet objectif. Sa contribution de Heino Falcke a été cruciale dans l’initiation et la conception du projet.

Katie Bouman, informaticienne, a joué un rôle central dans le développement de l’un des algorithmes qui ont permis de traiter et d’assembler les données issues des télescopes du réseau EHT.


3 Data mining
Pour faire un parallèle, ce travail : rendre audible les particules de l’air ; à la limite du data mining pourrait s’apparenter à une image en fausse-couleur comme dans le cas de l’échographie. Une échographie, comme toutes les images sonores [8] est, dans un premier temps, une image uniquement en luminance. Hors, la luminance d’un objet, par convention est représentée par une variation de densité de gris comprise entre le noir et le blanc. [9] Dans la version couleur des échographies, à chacune de ces variations de luminance est affectée arbitrairement une couleur. Arbitrairement, n’est pas totalement exact car, on essaye de plus en plus de recourir à des couleurs “ réalistes” afin que ce bébé ressemble à un être vivant. Plus le spectre de cette variation est étroit plus l’image sera précise. Bien entendu, selon le choix des couleurs, cette image sera plus ou moins harmonieuse et plus ou moins lisible.

Dans le cas de ce travail de data-mining (rendre audible les particules de l’air), même si ce processus n’est pas l’inverse de celui des images en fausse couleur, ce processus peut-il s’apparenter à une image en faux-son ? Ici, la variable n’est plus la densité de la luminance d’une particule de poussière donnée mais, la quantité de cette particule de poussières présente dans l’atmosphère à un moment T. La quantité de particules est devenue la variable au détriment de la luminance, de la taille,... de ces particules. Nous sommes donc dans un processus inverse à celui de l’échographie qui est la restitution d’une fréquence sonore renvoyée par le fœtus ou plus exactement par les différences de densité de matière du dit fœtus [10] en une gamme de gris dont chacun des gris se voit affecté une couleur qui fut arbitraire dans un premier temps et, qui maintenant, est , dans un objectif de réalisme, une couleur de plus en plus proche des tonalités du ton chair.

Cependant, curieusement, à ma connaissance, le terme de faux sons n’a jamais été utilisé. Et si toutefois, il a été usité, c’est probablement en référence aux sons de synthèse et en opposition aux enregistrements d’instruments réels. Cette réflexion à propos des échographies et de leurs restitutions en fausses couleurs nous amènent à nous interroger. Sont-elles, ces images en fausses couleurs, les ancêtre du data mining ?

Autrement dit, l’échographie, pour ne citer qu’elle, est-elle du data mining, c’est-à-dire de la visualisation de données ? Posée en français, soudain la réponse devient claire, l’échographie est bien du data mining tout comme nos bons vieux camemberts et autres parts de gâteaux. En effet, l’échographie permet de déterminer la taille du bébé, son identité sexuelle, l’existence ou l’inexistence de certaines malformations... Tous ces éléments étant des données (data) qui caractérisent l’enfant à naître en attendant des technologies comme les ultrasons (échographie 3D) qui permettront une description encore plus précise de l’enfant à venir avec, notamment, l’introduction du relief.

Visualisation de données et traduction

Donc, la visualisation de données, c’est de la traduction. Traduction, parce qu’elle nécessite de créer une structure nécessaire à cette visualisation, un point de vue sur ces données qui sont en vrac avant cette opération de mise en forme. Comme toutes traductions, en fonction des critères de visualisation, elle minore certains aspects de la langue d’origine (ici la ou les base(s) de données) et en majore d’autres aspects malgré elle. Ainsi affirmer qu’il « reviendra [au design], en sus, d’en [à la visualisation de données] révéler les multiples significations, et surtout d’en exhaler le sens général enfoui, caché dissimulé sous cet amoncellement. » [11], c’est faire une description un peu exalté du concepteur-graphique, alors que ce point de vue est déterminé par la conception de la base de données. (En ce qui concerne le rôle des algorithmes). Le design ne révèle pas la signification, il met en valeur le point de vue adopté lors de cette traduction.

Mais quand l’écrivain Frank Swain entend les signaux d’internet, ou que Nickolay Lamm visualise les signaux wifi sommes-nous dans l’extension de notre spectre sensible, dans le data mining aussi primaire soit-il ou encore dans la création artistique ? Tout comme pour Les Piliers de la Création, nous ne pouvons nier le caractères esthétique de ces images ou de ces sons. Est-ce à dire que l’esthétique contribuerait à l’intelligibilité du propos ?

3 Et Rosetta dans tout cela ?
Rappel : Rosetta est une sonde lancée en 2004 en direction de la comète 67P/Churyumov-Gerasimenko atteinte en février 2015.

L’une des particularités de cette sonde est qu’à partir du 22 mars 2014, Rosetta se dirige vers la comète ‘’67 p’’ grâce à une assistance visuelle humaine. Que signifie assistance visuelle humaine dans la mesure où ces images sont fournies par des caméras HD ?

Par ailleurs, que faut-il entendre par voir si ce que ce que les scientifiques voient de la comète, n’existe plus depuis une demi-heure car il a eu le temps de se transformer ? En effet, une information pour parcourir la distance terre-Rosetta, soit six milliards de kilomètres, met une demi-heure. S’agit-il encore de voir ? ou ne s’agit-il pas plutôt de croire que ce l’on voit EST, existe alors que ce qui est vu à disparu depuis bien longtemps.

La sonde Rosetta ne serait-elle alors qu’un gigantesque téléobjectif en nous rapprochant de ce qui est visuellement et tactilement inaccessible ? Cependant en nous permettant d’observer des spectres non visibles, elle est aussi un transcodeur. En rendant visible l’inaccessible par la distance et le spectralement inaccessible parce qu’en dehors de notre spectre visuel, elle cumule donc le rôle de téléobjectif et de transcodeur

4 Handicap des prothèses
Dans une version précédente de ce texte, nous avions évoqués ces prothèses comme des extensions. Cependant, dans notre élan, nous avons occulté une choses : en vertu du principe d’Heisenberg, ces prothèses sont aussi des amputations de notre perception et de notre soi ainsi que nous le rappelle McLuhan. De fait, lorsque l’on rend des particules audibles, en fonction d’une éventuelle spatialisation sonore, on peut supposer que leur déplacement et leur direction deviennent perceptibles mais, au dépend de la visualisation de ces particules (forme, opacité, transparence, présence de cils natatoires...), par exemple.

Ces prothèses ne font pas corps avec notre corps. Ce faisant, cette question est au cœur de l’homme augmenté que signifie faire corps pour une prothèse ? Et s’il est quelqu’un qui pose avec acuité cette question, c’est l’eyeborg Neil Harbisson qui s’est équipé d’un spectromètre afin de transcoder les couleurs en sons. Neil Harbisson qualifie cette nouvelle compétence de sonochromatisme qu’il définit comme : « un sens supplémentaire qui se rapporte à une couleur de manière objective et égale pour tout le monde ». Cependant, contrairement à ce qu’il affirme, dans son cas, il ne s’agit pas réellement d’un sens supplémentaire mais d’une tentative de compenser une déficience naturelle puisque sa vision est totalement achromatique. Il ne perçoit donc aucune couleur.

Cet exemple révèle l’acuité de la question fondamentale : qu’est-ce qu’une prothèse ? Est-elle un objet parfaitement intégré à notre corps tel la hanche ou la prothèse auditive, ce qui n’est pas le cas de l’eyeborg d’Harbisson ou alors faut-il considérer que toutes les inventions humaines sont des prothèses ? Et l’histoire des prothèses débuterait-elle par le feu ? Celui-ci peut être simultanément considéré comme une prothèse de nos yeux —sa lumière amplifie la vision nocturne— mais aussi de notre estomac —la viande cuite par sa chaleur se digéré plus aisément— et aussi de nos poings voir, de nos bras —une flamme à l’extrémité d’un bâton écarte les fauves—

Et en poussant le bouchon un peu loin, nous pouvons dire, comme McLuhan le fait, que le langage est la première prothèse de l’homme. «  Il se peut que le langage, cette technologie de prolongement humain, dont nous connaissons si bien la capacité de diviser et de séparer, ai été « la Tour de Babel » par laquelle les hommes ont cherché à escalader les cieux. [12] » On remarquera alors que McLuhan se situe dans une continuité de l’Ancien Testament. Serait-il alors aussi novateur que l’on veut bien l’affirmer ?

Le propre de l’homme, pour paraphraser Bergson, serait alors, non le rire mais la prothèse et l’homme serait un animal doué et doté de prothèses. À ce compte-là, l’image est, elle aussi, une prothèse. Une prothèse qui aide à mieux voir et simultanément à dissimuler. « Comment une image évoque à la fois l’apparaissant et le disparaissant ? (...) Comme de nombreux processus révélateurs, l’image dissimule et c’est aussi en dissimulant quelle révèle. » François Julien cité dans Regard sur l’image, p.316.

Où réside la différence entre une prothèse et un outil-prolongement ?
Cette différence pourrait résider dans son intégration dans le corps de son porteur. La première serait alors intégrée au corps et donc d’un usage constant tandis que la seconde se rangerait pour éventuellement être reprise à volonté ?

5 L’homme augmenté
Cette extension de nos capacités perceptive par un élargissement du spectres visible et audible est une augmentation. Cependant, quand les architectes des châteaux-forts créaient des pièces qui servaient à écouter ce qui se déroulait dans la pièce d’à coté, sans être vus ; les hommes à l’écoute dans cette salle vivaient déjà une forme d’augmentation. En effet, écouter à travers les murs et à distance n’est déjà plus une capacité “ naturel ” dans la mesure ou la configuration des pièces a été pensée pour cette activité.

L’hominidé du début de 2001, l’Odyssée de l’Espace qui se saisit d’un os, os qui prolonge son bras, qui amplifie sa force pour se défendre et ainsi pratiquer le “ premier ” homicide, est déjà augmenté. L’invention de l’outil serait-elle déjà une forme d’augmentation ?

Étendre son spectre perceptuel et son rayon d’action sont des manières de prolonger le corps et une autre manière d’atteindre l’éternité divine en étant parfois omniscient et en étant surtout omniprésent. Le téléphone portable participe de cette omniprésence et de cette omniscience, ne serait-ce qu’en mettant à portée de mains toutes les encyclopédies du monde.

À ce compte-là, le feu est aussi une augmentation de l’homme est, pour continuer à parodier Bergson, l’augmentation est le propre de l’homme.

Quant à la corneille qui se saisit d’un fil de fer pour attraper un morceau de nourriture au fond d’une bouteille est-elle, elle aussi, augmentée ? Plus largement, tous les animaux qui créent des outils sont-ils augmentés. L’augmentation ne serait alors que la manifestation d’une forme d’intelligence ?

Au vu de ces exemples, il semblerait donc que l’augmentation ne réside pas seulement dans l’invention de jambes plus longues, plus puissantes pour accroître la puissance et le déroulé de la foulé ou encore l’adjonction de capacité respiratoire nous permettant de respirer sans scaphandre, que ce soit sous la mer ou sur Mars. Finalement, l’’augmentation existe depuis belle lurette avec les hanches et genoux en plastique ou encore les opérations de la cataracte. Elle n’est donc pas aussi fantasque, spectaculaire et fantastique que les bonimenteurs du futur radieux veulent nous le laisser croire.

En guise de conclusion

Cette conquête de l’inaudible et de l’invisible est l’un des mythes du succès de la technologie et d’une science qui serait le pur produit de la capacité à innover du XXe siècle et du XIXe siècle. En fait, comme tous les “ progrès ” de l’histoire de l’humanité, cette progression est beaucoup plus ancienne et surtout beaucoup plus progressive, c’est-à-dire le fruit du temps long. Certes, cette évolution est bien loin d’être linéaire, elle est même géométrique, voire logarithmique pour autant qu’elle soit quantifiable. Cependant cela ne lui retire aucunement son ancienneté et sa qualité de progression.

© Hervé Bernard

- Le mégot et le papirus, Hommage à Flatland

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Regard sur l’image,
un ouvrage sur les liens entre l’image et le réel.
350 pages, 150 illustrations, impression couleur, format : 21 x 28 cm,
France Métropolitaine : prix net 47,50 € TTC frais d’expédition inclus,
Tarif pour la CEE et la Suisse 52,00 € , dont frais d’expédition 6,98 €,
EAN 13 ou ISBN 9 78953 66590 12,
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Compléments

L’infiniment petit, plongée au cœur d’une dent
malheureusement, ce film n’est plus disponible.

[L’aventure Rosetta - ARTE par standom

The Most Important Image Captured By Hubble

« Murmur », des ondes sonores aux ondes visuelles en chuchotant
AUTEUR : L’installation est le fruit de la collaboration entre quatre studios français : Chevalvert, 2roqs, Polygraphik et Splank.

DESCRIPTION : Des ondes sonores aux ondes lumineuses, cette « prothèse architecturale » transforme la voix du visiteur en de fascinantes animations lumineuses. La corde s’illumine lorsque le son est projeté sur le mur, rendant visible le lien entre le monde physique et le monde virtuel. Le mur des LEDs réagit alors au son produit par le visiteur en affichant une grande variété de motifs lumineux constamment en changement. L’installation a été présentée à la fin du mois de mai lors de la 10e édition de nuit numérique à Saint-Étienne.

C’est un record du monde officiel : découvrez dans le film Stardust Odyssey le plus petit personnage en volume jamais animé en stop-motion, né de la rencontre entre le réalisateur Tibo Pinsard et le scientifique Michaël Gauthier.
Quel est le rapport entre un microscope électronique, des robots miniatures de haute précision et David Bowie ?

- Prix Nobel de physique 2023 : une image inédite de l’infiniment petit