La photo n’est toujours pas considérée comme un art à part-entière. La preuve ? Elle doit se justifier par un long discours abstrait et ténébreux comme le montre le succès de Sophie Calle. Celle-ci a, au mieux, réussi à contrôler sa paranoïa pour produite une chose qui remporte apparemment un grand succès. Pourtant, cette chose soit en dehors de toute sensation et n’ait pas grand chose à voir avec la photo même si elle est exposée au Musée du Jeu de Paume.
Certes son travail est une copie de sa réalité : Sophie Calle marchant, Sophie Calle dormant... En fait, ce travail est du même registre que les propos des parents qui disent : « Il est beau ce bébé mais si vous le voyez en photo, il est encore plus beau ! » Ces propos pourraient être transposée ainsi par Sophie Calle : « Qu’elle est belle ma vie, mais si vous la voyez en photographie, elle est encore plus belle ! »
Donc, Sophie Calle prétend nous présenter le réel de sa vie, sauf que ce réel, elle l’orchestre puisqu’elle commandite un photographe qui la suit, la photographie et le-dit photographe et lui-même suivi par une troisième personne pour les suivre tous les deux et les photographie. Les images produites ne sont donc déjà plus le réel de sa vie si toutefois ce réel existe encore. De fait, elles sont le fruit d’une manipulation car elle se sait suivie et photographiée. Au passage, on constatera donc la manipulation d’images n’a même pas besoin du photomontage pour exsiter. Je serais d’ailleurs curieux de savoir comment celle-ci réagirait en apprenant qu’une tierce personne l’a suivie et photographiée à son insu. Il n’est pas certain qu’elle apprécierait la plaisanterie à moins qu’elle n’attaque cette personne pour plagiat.
Mais que sont ces images ? Des effigies, des icônes du réel ou des images ?
© Hervé Bernard 2009