– Quand De Gaule dit La France, que fait-il ? Il tire un trait sur l’État Français et par conséquent sur la collaboration. Ces mots sont à l’image de son désir d’effacer l’affront et de tourner la page pour reconstruire l’image de La France.
Certes, selon Jean Lacouture, ce terme fait écho à ses rêves d’adolescent puisqu’il se rêvait en Connétable de France... Cependant, c’est l’image de la France qu’il réhabilite ainsi en supprimant l’association de ces deux mots : état et français ; ssociation qu’il considère comme devenu une infamie.
Cette image est en fait celle d’un déni, celui de la collaboration, celle de ces français qui arrêtent eux-même ceux qu’ils choisissent d’expédier dans les camps. Déni nécessaire, c’est un autre débat que je laisserais les psychanalystes trancher. Cependant, il est probable que pour reconstruire une image lessivée, il soit nécessaire de passer par une période de déni de cette destruction.
Cette radiation est faite pour aller de l’avant et (re)créer une nouvelle image de La France, une nouvelle dynamique. Cependant, cette radiation consciente n’interdit pas que l’infamie ne rejaillisse sur la ou les génération(s) suivante(s). C’est pourquoi, des procès comme celui de Barbie, de Touvier sont importants tout comme les excuses publiques de Jacques Chirac, au nom de l’état français et par conséquent la reconnaissance des faits de collaboration de ce même état français. Ainsi, la boucle est bouclé et cette expression : État Français peut à nouveau être usitée sans équivoque et lavée de l’affront que les français lui ont faite.
© Hervé Bernard 2009