Étrange cette carte de vœux 2010, ne faudrait-il pas dire piquante ? De fait, l’illustration de cette carte est un peu agressive pour des vœux. Certes, le lieu représenté par cette image est parfaitement identifiable ; certes, cette image est dynamique avec la verticale de l’obélisque, les obliques des ombres et les courbes créées par les traces de la circulation. Certes, elle fleure bon Doisneau et Isis, ces photographes qui ont représenté le « Paris éternel » et un petit clin d’œil à ces modèles de la photographie française « ne mange pas de pain ». C’est son côté cliché que cultive l’Hôtel de Ville en leur organisant régulièrement des expositions. Cela évite d’exposer des photos du Paris contemporain susceptibles d’être dérangeantes.
Cependant, à notre sens, cela n’est pas le plus grave, l’agressivité issue de cette image est bien plus dérangeante pour des vœux. En effet, sous cet angle, l’obélisque est bien loin d’être une évocation de la sérénité (évoquée dans le texte) ou encore de nous inciter à la sérénité.
Enfin, cette ville est bien vide pour évoquer la solidarité, un ou deux bâtiments par exemple ou encore des personnes entrain de converser, nous auraient probablement aidé à imaginer cette ville solidaire. Quant à l’esprit de découverte, avec ses connotations rétrogrades, on se demande comment cette image l’évoque.
Par ailleurs, cette image pourrait aussi laisser croire à ceux qui manquent d’esprit d’observation que cette pyramide dorée située au sommet de l’obélisque a été placée par l’actuelle mandature de la mairie de Paris alors qu’elle a été érigée en 1998.