Le langage comme métaphore
Le mot est une métaphore nécessaire à la pensée. Sans cette métaphore construite sur des résumés, simplifications contenu par le mot comme image, la pensée devient trop discursive ce qui la complexifie. Dans la nature, tout est unique ou tout est particulier.
De fait, la généralité « arbre » est indispensable à la création d’un raisonnement sur cet élément naturel mais, elle nous est tout autant nécessaire au quotidien : dans nos conversations et dans nos actions. Il est beaucoup plus simple de dire : « Tu tournes au troisième arbre à droite » que « tu tournes après l’objet qui a 25 grosses branches (qu’il faudra aussi définir, tout comme les éléments suivants), une touffe au sommet et sur cette touffe un nid de corneilles et la moitié gauche de son feuillage est déjà roussie par l’automne... » Ce type de conversation produit, éventuellement de la littérature, voire de la poésie mais certainement pas de l’efficacité au sens où nous définissons ce concept depuis le XIXe siècle. La métaphore réductrice est donc nécessaire à l’efficacité de la pensée occidentale telle qu’elle se définit : société industrielle et scientifique.
Cela n’a pas interdit à d’autres civilisations et à la civilisation occidentale du Moyen-âge, construites sur d’autres notions d’employer, voire d’être friandes de cette figure de style ; notamment sous la forme de l’amplification d’un détail individuel mais commun à deux ou plusieurs objets ou êtres. [1]
Le concept arbre est donc une métaphore. Ici la métaphore réside dans l’abandon des détails individuels. Cette métaphore-généralisation arbre passe par une simplification en trois ou quatre schèmes : silhouette d’un arbre à feuilles caduques avec des feuilles et sans feuille ; silhouette d’un conifère et silhouette d’un arbre exotique, c’est-à-dire plus ou moins un palmier et ces schèmes sont des images verbales.
La métaphore réductrice crée du lien, en ce sens, elle relie. « Si chaque nom est propre et montre sa chose. » [2] L’individualisme est poussé dans une telle extrême qu’il n’y a plus de communautés pas plus d’arbres que d’humains.
La généralisation est une image inventée par la pensée humaine.