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Regard sur l’image

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- Le timelapse, image fixe ou image animée ? (5) V2La réalité passée au banc-titre, recette de cuisine

,  par Hervé BERNARD dit RVB

La réalité passée au banc-titre, recette de cuisine

Le timelapse, mot à mot l’écart, l’intervalle de temps ou stop-motion, terme paradoxal puisqu’il signifie arrêter le mouvement et permet justement de le recréer et le banc-titre recouvre trois réalités qui désignent en fait, du point de vue technique, la même chose. Il s’agit à partir des principes du banc-titre de recréer le mouvement.

Cependant, chacun de ces termes est destiné à des univers différents. Le timelapse provient du monde de la photographie, il est utilisé à des fins kinématiques ; le stop-motion dont le père s’appelle Muybridge désigne le verso scientifique de cette technique de prise de vues bien souvent employée pour annuler le mouvement quitte à le recréer pour mieux l’observer tandis que le banc-titre appartient au monde du dessin animée qui, lui, part d’images fixes pour fabriquer du mouvement.

Le premier et le second « reproduise » le mouvement du réel tandis que le troisième part d’image « virtuel » : dessin, gouache, peinture ou, aujourd’hui, images de synthèse pour constituer un monde fantastique d’images animées.

Pourtant, tous le timelapse et le stop-motion découlent du même principe : le découpage d’un mouvement pour recréer un mouvement différent du mouvement orignal. Dans cet article, par commodité, nous utiliserons indifféremment les termes timelapses et stop-motion.

Ingrédients nécessaires à la réalisation d’un timelapse
Un appareil photographique numérique, le numérique s’impose sans discussion. D’une part, les appareils photos argentiques encore disponibles sur le marché avec des magasins de cinq cent vues se font rares sur le marché. D’autre part, le travail de correction des images afin d’obtenir des ensembles cohérents dans la colorimétrie est beaucoup plus aisés avec le numérique.

Un timer, ici, je ne parle pas du timer de cuisine qui se met à sonner lorsque la cuisson est achevée, je parle d’une télécommande programmable sur une durée de plusieurs heures puisque tous les constructeurs s’obstinent à ne pas daigner intégrer cette fonctionnalité dans leurs boitiers qui disposent de tous les éléments nécessaires.

Un logiciel de gestion et d’ouverture des fichiers raw : Bridge, DxO, Lightroom ; un logiciel de montage vidéo : Premiere, Final Cut Pro, pour notre part, nous utilisons Premiere.

De la méthode
Réaliser un timelapse, c’est très rapidement avoir 2 ou 3000 fichiers à gérer, voir, comme cela a pu m’arriver, plus de 10 000 fichiers. Il est donc important de choisir le bon format de fichier mais aussi de bien les classer car les logiciels de gestion de fichiers raw sont poussés dans leur retranchement. Dans Bridge, comme dans Lightroom, un dossier de plus de deux ou trois mille images commence à devenir difficile à gérer surtout si votre machine n’a que 4 Go de mémoire vive. D’autre part, si vous les classez bien, votre montage en sera facilité. En effet, vous allez générer des séquences correspondant aux plans et aux angles de prise de vue, le montage en sera donc plus simple. Bien entendu, il est important d’opter pour des noms de dossiers clairs du type Plan01 ou encore sequence01. À ce propos, je suis toujours partisan de mettre des noms sans espace et sans accent ou autre signes excentriques car non seulement, certains logiciels de montage ne sont pas très tolérants vis à vis de ces caractères mais, les logiciels de récupération de données utilisés en cas de crash disque ne les supportent pas et génèrent alors des noms exotiques ce qui ne facilite pas du tout le reclassement de ces fichiers.
Pour ma part, travaillant avec un Canon 5D MarkII, j’ai donc opté pour le format sRW2 qui allie la souplesse d’un fichier raw avec un poids de fichier raisonnable. Là aussi, je proscris le jpeg qui donne beaucoup moins de souplesse lors du travail d’étalonnage des couleurs et surtour qui ne permettra que des zooms d’une ampleur limitée.

L’importation des fichiers
Dans la mesure du possible, j’évite de faire un copier-coller depuis la carte sur un disque de l’ordinateur et je passe soit par l’intermédiaire de Bridge soit par Lightroom. Pourquoi ? Parce que cette méthode un peu plus lente, me fait gagner du temps car je profite du transfert pour renommer simultanément les fichiers tout en chargeant les métadonnées (droits d’utilisations, mots-clés thématiques et géographiques). Comme Premiere récupère ces métadonnées, je n’aurais pas à m’en préoccuper et par ailleurs, si j’ai une opportunité de vendre des images de l’une des séquences dans le monde de l’édition, je n’aurais pas à le faire ultérieurement. Avec le timelapse, le bon vieux principe qui dit que tout ce qui est fait n’est plus à faire prend tout son sens. C’est pourquoi, nous allons faire un petit retour en arrière et revenir sur les réglages de l’appareil photographique.

Mode manuel, priorité au diaphragme ou à la vitesse ? Là encore, c’est le sujet qui va commander bien qu’un autre facteur intervienne, celui de la durée des prises de vue. En effet, pour des raisons d’efficacité mais aussi de continuité dans l’évolution de l’image, si votre appareil prend des photographies pendant plus un quart d’heure, vous n’allez pas rester à côté à le surveiller. Mais, surtout, si vous corrigez manuellement les écarts dus à l’évolution de l’ambiance lumineuse, vos réglages n’auront pas la fluidité de ceux de l’automatisme. Ils apparaîtront donc comme des ruptures

Conclusion
Mise en valeur de l’importance de l’échantillonnage temporel c’est-à-dire de la cadence de prise de vue. Une fois que l’on a pratiqué le timelapse, on a touché de l’œil l’importance de la cadence de prise de vue et l’on sait qu’un film à 25 images seconde est différent d’un film à 50 images seconde. Cette technique nous interroge sur l’équivalent de l’image dans un film ou dans une vidéo. Est-ce le photogramme ou le plan ? Nombreux sont les théoriciens du cinéma qui pensent que c’est le photogramme. Le timelapse ou stop motion nous confirme dans le fait que, d’un point de vue perceptif, c’est le plan, qui correspond à l’image au cinéma. En effet, selon l’intervalle choisit entre les images, lors du montage, le résultat final, c’est-à-dire le film, sera totalement différent variant d’une décomposition quasi stroboscopique à une retranscription du mouvement quasi-parfaite. Les images n’ont donc pas réellement de rôle dans cette perception, c’est leur succession qui est significative d’un point de vue perceptif

Extrait d’un interview réalisé pour le site Declencheur,

suite aux animations faites quotidiennement pendant le Satis 2011 (Paris) sur le stand Adobe.

Voir aussi :
- Images fixes - Images animées (4)

- Images animées vs images fixes (3)

- Image fixe - Image animée ? (2)

- Image élastique

- Image fixe - Image animée (1)